Traducere // Translate

Amérique latine, pourquoi la panne ?




JPEG - 286.7 ko
Yosman Botero Gómez – « Common Things » (Choses communes), 2010
Sur l’autoroute qui rejoint le centre-ville, un immense graffiti attire le regard : « Ce n’est pas à nous de payer pour la crise des banquiers. » Banal depuis quelques années dans la plupart des capitales européennes, le slogan surprend davantage ici. Nous sommes à Rio de Janeiro, où, deux ans auparavant, la fête battait son plein.
En mars 2013, au même endroit, la double voie semblait devoir louvoyer au milieu d’une forêt de grues. L’humeur générale au cours de ces années-là avait précédemment inspiré une couverture remarquée à l’hebdomadaire britannique The Economist : au cœur de la tourmente financière, sur fond de brume, la statue du Christ rédempteur s’envolait du sommet du Corcovado. « Le Brésil décolle », clamait le magazine, qui consacrait quatorze pages à « la plus belle réussite latino-américaine » (14 novembre 2009). Incapable de tirer profit de la débâcle libérale, la gauche européenne portait alors son regard par-delà l’Atlantique pour trouver des raisons d’espérer. Les réussites du « laboratoire latino-américain », célébrées au rythme de la samba brésilienne, de la morenada bolivienne, du pasillo équatorien ou du joropo vénézuélien, ne l’autorisaient-elles pas à se rêver victorieuse à son tour ?
A la suite d’un ralentissement économique international qui touche particulièrement les économies du sous-continent, le tableau s’est assombri. Qu’on se souvienne. Le 6 novembre 2013, le président équatorien Rafael Correa se fendait d’un réquisitoire sans concession contre le libéralisme lors d’une conférence à la Sorbonne, à Paris. Un an plus tard, il signait un accord de libre-échange avec l’Union européenne (lire « Trahison ? »). En dépit de ses difficultés, la « révolution bolivarienne » s’était toujours illustrée par sa détermination à améliorer les conditions de vie des Vénézuéliens. Le 26 janvier 2015, un document de la très neutre Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepalc) annonçait que, dans le pays, le taux de pauvreté était passé de 25,4 % à 32,1 % entre 2012 et 2013 (1).
Au cours de la campagne présidentielle d’octobre 2014, une réplique de Mme Dilma Rousseff, alors candidate à sa propre succession, lors d’un débat télévisé avait marqué les esprits. Reprochant à son adversaire Aécio Neves, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, droite), son goût pour la saignée, elle s’était exclamée : « La seule chose que vous savez faire, vous, c’est couper, couper, couper ! » (14 octobre 2014). Moins d’un an plus tard, elle plaidait pour la « potion amère » de l’austérité et tranchait jusque dans les programmes sociaux qu’elle avait promis de défendre (O Estado de S. Paulo, 9 septembre 2015).
Alors que le symbole régional de la lutte contre l’impérialisme, Cuba, inaugure un « Conseil d’affaires » en partenariat avec la chambre de commerce des Etats-Unis, le péronisme est défait au second tour de la présidentielle argentine de novembre 2015, un mois avant le cinglant échec du camp chaviste aux législatives vénézuéliennes. Au Brésil et en Equateur, des mobilisations de rue exigent la démission de gouvernements élus grâce à de puissants mouvements sociaux.

« Chaque fois qu’un parti de gauche arrive au pouvoir, il se fragilise »

« Hier, l’Amérique latine représentait une source d’inspiration pour la gauche européenne. Depuis qu’on applique ici les mêmes politiques d’austérité qu’en Europe, c’est le contraire », observe M. Guilherme Boulos, dirigeant du Mouvement des travailleurs sans toit (MTST). Avant de glisser : « Beaucoup de gens, ici, évoquent la nécessité de créer un Podemos brésilien. » Fondé dans l’optique d’importer en Europe les succès de la gauche latino-américaine, le parti espagnol se verrait donc à son tour érigé en modèle dans la région qui l’avait inspiré ? Il arrive que les progressistes donnent le sentiment d’avoir perdu leur boussole.
Mais serions-nous condamnés à traquer l’espoir à travers le globe, au risque de tourner en rond ? Si l’on estime que la dénonciation rituelle des trahisons et des retournements de veste épuise l’analyse des difficultés de la gauche au pouvoir, peut-être. Dans le cas contraire, l’intérêt du « laboratoire latino-américain » — largement analysé dans nos colonnes — ne disparaît pas lorsque celui-ci peine à enregistrer de nouvelles victoires. Tenter de comprendre les tensions qui le traversent peut s’avérer tout aussi riche d’enseignements.
Impensable, rétorquera-t-on. Ni les histoires, ni les dirigeants, ni les projets politiques des pays de la région ne se ressemblent. Comment comparer le Brésil de M. Luiz Inácio Lula da Silva, soucieux de satisfaire les banquiers tout autant que les pauvres, et le Venezuela d’Hugo Chávez, déterminé à construire le « socialisme du XXIe siècle » ? L’objection n’est pas fausse. Mais de l’Altiplano bolivien à la France de 1981, de la Caraïbe vénézuélienne aux Etats-Unis du New Deal, les forces de gauche affrontent bien souvent des démons similaires…
« Chaque fois qu’un parti de gauche arrive au pouvoir, il se fragilise (2) », observait récemment M. Lula da Silva. La voie des urnes présente de précieux avantages par rapport à la voie armée, à commencer par une probabilité plus grande de ne pas être assassiné, emprisonné ou torturé avant que la révolution n’advienne. Elle impose cependant certaines contraintes.
Outre qu’il a dû fournir des cadres au gouvernement et aux différents ministères dont il a pris les rênes à partir de 2003, le Parti des travailleurs (PT) de Mme Rousseff et de M. Lula da Silva a vu ses forces siphonnées au niveau local. Il comptait 187 équipes municipales en 2000 et 559, soit trois fois plus, en 2008. Certes, il recrute de nouveaux militants, mais dans un contexte où la formation des cadres « se rabougrit progressivement autour de questions pratiques : comment gérer un mandat ? comment légiférer ? comment communiquer sur ses politiques publiques (3)  ? », se désole M. Valter Pomar, du PT. Conséquence, selon M. Marco Aurélio Garcia, conseiller spécial aux affaires internationales de la présidence brésilienne : « Nous avons perdu le contact avec la société, nous avons arrêté de réfléchir et nous nous sommes bureaucratisés (4). » Bref, le PT ne parvient plus à mobiliser, notamment auprès d’une jeunesse revendicative qui n’a pas connu les grandes batailles du parti avant son arrivée au pouvoir.
Tout comme le vice-président bolivien (lire « Sept leçons pour la gauche »), le président équatorien Rafael Correa se montre conscient de cette difficulté. Alors que la droite organisait sa contre-offensive, il a confié à son ministre des affaires étrangères Ricardo Patiño — l’un de ses proches — la mission de « renforcer les bases » de son mouvement, Alianza País. L’objectif : « Qu’en deux heures nous soyons en mesure de remplir la Plaza Grande », le grand lieu de rassemblement de la capitale équatorienne (El Universo, 16 juillet 2015).
Militants et mouvements sociaux acceptent cependant plus facilement de jouer le rôle de courroie de transmission du pouvoir lorsque celui-ci tolère leurs critiques ; une disposition que ne manifeste pas toujours M. Correa. Un exemple : en octobre 2013, un groupe de députés d’Alianza País, soutenu par de nombreux militants, envisage de faire autoriser l’avortement dans le cadre d’un nouveau code pénal. Défavorable à l’idée, le président déclare aussitôt : « Si ce type de trahisons et de comportements déloyaux continue (…), je présenterai ma démission (5). » Les députés renoncent.
Outre qu’elle éloigne les dirigeants politiques de leur base, l’institutionnalisation les divise. Au printemps 2014, le politiste américain Steve Ellner déplorait le poids des élus au sein du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) : « Les sept vice-présidents du parti, qui représentent les différentes régions, sont des gouverneurs ou des membres du cabinet du président Nicolás Maduro (6). » Contrairement à ce qui s’était produit lors du premier congrès, en 2009, les délégués de 2014 n’ont pas été élus par les militants : il s’agissait surtout de gouverneurs, de maires et de députés.
Constat similaire un peu plus au sud. « Avant son accession au pouvoir, la vie interne du PT reflétait l’opposition entre les différents courants et leurs analyses stratégiques, observe l’économiste Reinaldo Gonçalves. Depuis, les élus ont pris le pouvoir (7). » Or, nous confie M. Artur Henrique, ancien président de la plus importante centrale syndicale brésilienne (CUT), les mandats transforment parfois les militants : « Au nom de la “gouvernabilité” du pays, ils nous expliquent désormais qu’on ne peut pas faire ci, qu’on ne peut pas faire ça… » Lorsque la tactique — concevoir les élections comme une étape vers la transformation du monde — se mue en stratégie — adapter ses convictions à l’objectif électoral —, l’ambition politique s’effiloche. Il arrive même qu’elle disparaisse : désormais, « le PT constitue plus un obstacle qu’un atout (8) », tranche M. Jean Tible, l’un de ses militants. Serait-il parvenu à la même conclusion si sa formation s’était employée à transformer le système politique brésilien pour y « démocratiser la démocratie » ? Elle ne l’a pas envisagé, renonçant ainsi à livrer bataille au pouvoir de l’argent, à la corruption et aux lobbys…
Mais les difficultés de la voie démocratique vers le socialisme ne se limitent pas aux effets pervers de l’exercice du pouvoir. Elle implique aussi de déterminer sur quels électeurs compter. Dans des pays où les dictatures ont réprimé les organisations communistes, où le néolibéralisme a pulvérisé les rares bastions ouvriers et où les médias demeurent aux mains du secteur privé, le fond de l’air n’est pas plus rouge qu’ailleurs. Espérer s’y bâtir une base électorale majoritaire en misant exclusivement sur les franges radicalisées de la population revient — pour l’heure… — à poursuivre une chimère ; y renoncer, à entrebâiller la porte du pragmatisme, sans toujours savoir jusqu’où elle risque alors de s’ouvrir.

Quand cesse-t-on de gouverner avec la droite, quand commence- t-on à gouverner pour elle ?

Les alliances s’effectuent d’abord au sein du camp progressiste. Ni Chávez ni M. Correa n’ont émergé de formations politiques préexistantes. Dans des contextes de crise politique, ils ont été portés par des mouvements hétérogènes dont la cohésion reposait moins sur une compatibilité réelle que sur une certitude : le retour d’une véritable démocratie constituait un préalable indispensable à la réalisation des ambitions de chacune des composantes de la coalition. Les nouvelles Constitutions, rédigées dans la foulée de l’arrivée au pouvoir de la gauche, au Venezuela et en Equateur comme en Bolivie, reflètent parfois ce flou. Et annoncent, en creux, certaines déceptions à venir — comme sur la question de la protection de la « Terre mère ».
En dehors de l’arc des forces qui composent la gauche, les concessions doivent demeurer temporaires et se limiter à « tenir compte d’une partie des besoins de ses adversaires (9) », estime le vice-président bolivien Alvaro García Linera. Pas d’alliance avec la droite, mais avec certains des secteurs qu’elle représente traditionnellement : une partie des classes moyennes, certaines franges du patronat. Acceptant d’œuvrer au sein d’institutions plus contraignantes pour le pouvoir exécutif qu’en Bolivie, le PT a franchi le Rubicon. En 1980, lors de sa création, il s’enorgueillissait de n’accueillir aucun patron ; en 2002, il s’alliait au chef d’entreprise évangéliste José Alencar pour remporter la présidentielle, et à divers partis conservateurs pour former son gouvernement.
Du compromis à la compromission, pas de frontière bien nette mais un camaïeu, dont chacun perçoit les nuances différemment selon qu’il œuvre au sein du gouvernement ou des mouvements sociaux. Or, quand cesse-t-on de gouverner avec la droite et quand commence-t-on à gouverner pour elle ? Au Brésil par exemple, Mme Rousseff a récemment adopté la feuille de route de ses adversaires politiques. Car les renoncements s’accumulent d’autant plus vite que la pression électoraliste ne se dissipe pas une fois un scrutin remporté : les Brésiliens votent tous les deux ans, ne sortant d’une campagne que pour se voir précipités dans le tourbillon de la suivante.
« On nous reproche de ne pas être de “vrais démocrates”, mais, depuis 2007, nous avons remporté dix scrutins, soit plus d’un par an, nous dit un haut fonctionnaire équatorien. Or le calendrier électoral n’est pas celui de la politique, et je dois avouer que, par moments, nous préférerions pouvoir nous consacrer à la mise en œuvre de notre programme plutôt que d’avoir à faire campagne. » L’une des vertus de la démocratie représente également son principal défi : le pouvoir, régulièrement remis en jeu, y demeure précaire. Lorsqu’elle est suffisamment conservatrice, l’opposition peut compter sur le soutien des médias privés et du patronat. Lorsque le contexte économique interdit à la gauche de tenir le discours de l’espoir, la droite aurait tort de ne pas s’en emparer.
Qu’elle mesure l’importance des questions sociales dans la population, et la voici qui se grime en nouvelle avant-garde. Il y a bientôt deux ans, M. Henrique Capriles, le représentant de la droite vénézuélienne, plus subtil que ses alliés putschistes, exposait ses nouvelles convictions au Monde. S’affirmant « loin de la droite », ce fils de bonne famille qui a participé au coup d’Etat (raté) de 2002 contre Chávez déclarait, la main sur le cœur : « La clé du changement se trouve dans les barrios [quartiers populaires] » ; il fallait donc « revenir aux méthodes traditionnelles de militantisme : le contact direct, le porte-à-porte, les assemblées dans les quartiers, le travail de fourmi » (3 avril 2014).
Difficulté supplémentaire lorsqu’on s’en remet aux électeurs : l’adversaire dont il faut satisfaire une partie des besoins, pour reprendre les mots de M. García Linera, ne s’incarne pas seulement dans les milieux conservateurs. Il se cristallise également dans le rapport que chacun entretient avec la société de consommation, y compris à gauche. Interrogé sur les raisons pour lesquelles il n’était pas allé plus loin dans la transformation de son pays, l’ancien président uruguayen José « Pepe » Mujica a répondu : « Parce que les gens veulent des iPhone (10)  ! » Etre pauvre n’implique pas que l’on soit révolutionnaire. Et tous les révolutionnaires ne rêvent pas d’assemblées générales enfiévrées.

« Maintenant que je ne suis plus pauvre, je vote pour la droite »

Il arrive ainsi que l’accroissement du niveau de vie, principale réussite de la gauche latino-américaine avec le renforcement de la démocratie, favorise certains retournements. A la veille du premier tour de l’élection présidentielle argentine, en octobre 2015, les réseaux sociaux progressistes diffusaient un graphique intitulé « Les cycles économiques de l’Argentine ». Le schéma présentait les différentes étapes d’un processus circulaire : 1. « La droite détruit les classes moyennes » ; 2. « Les classes moyennes paupérisées votent en faveur d’un gouvernement populaire » ; 3. « Elu, ce gouvernement améliore le niveau de vie des classes moyennes » ; 4. « Les classes moyennes s’imaginent qu’elles font partie de l’oligarchie et votent à droite ». Retour à la case départ.
Et le phénomène ne concerne pas uniquement les couches intermédiaires de la population. Lorsque nous l’interrogeons sur l’affaiblissement des capacités de mobilisation du Mouvement des paysans sans terre (MST) au Brésil, l’universitaire Armando Boito avance une explication : bien que timides, les politiques du PT ont transformé une fraction du mouvement en petits paysans installés. Leur radicalité s’est émoussée dès lors qu’ils avaient autre chose à perdre que leurs chaînes. Le rêve d’une « société de propriétaires » promu par les conservateurs repose-t-il sur autre chose ?
Il ne suffit pas de souhaiter la naissance de l’« homme nouveau » cher à Ernesto « Che » Guevara pour qu’il advienne, y compris à Cuba. Mais certaines politiques ne facilitent peut-être pas les choses. Président de la Banque centrale bolivienne sous différents gouvernements conservateurs, l’actuel ministre de l’économie du pays, M. Luis Arce Catacora, se félicite : « Tout le monde a désormais la possibilité de devenir riche en Bolivie. » Faut-il s’en étonner ? Un tel écho à François Guizot, l’un des penseurs libéraux et conservateurs de la Restauration, facilite l’émergence d’une nouvelle bourgeoisie indigène, pas forcément plus progressiste que l’ancienne, dont un membre résume la « révolution » en ces termes : « J’ai de l’argent, je peux faire ce que je veux » (11).
Même si le « processus bolivarien » s’est illustré par sa capacité à stimuler la politisation de la population (lire « La révolution bolivarienne par sa base »), une partie de sa base est également tentée de lui tourner le dos. L’ambassadeur du Venezuela à Paris, M. Héctor Michel Mujica Ricardo, nous rapporte une anecdote. A la veille de l’élection présidentielle de 2013, il rencontre une jeune femme d’un quartier populaire. Elle incarne à ses yeux la catégorie de la population qui a le plus bénéficié des politiques redistributives ambitieuses du gouvernement. « Avant, je vivais dans la misère. C’est grâce à Chávez que j’en suis sortie », confirme-t-elle. Avant d’ajouter, comme une évidence : « Maintenant que je ne suis plus pauvre, je vote pour l’opposition. »
Faudrait-il toutefois se résoudre à ce que l’amélioration des conditions de vie éloigne mécaniquement ses bénéficiaires de la gauche ? « Il y a plusieurs façons d’accroître le niveau de vie des gens, objecte M. Pomar. Ce que nous avons fait au Brésil, c’est augmenter la consommation, ce qui a accru leur soumission aux logiques de marché. » Le PT a ainsi permis aux plus pauvres de mettre leurs enfants dans des écoles privées, d’accéder au secteur médical à but lucratif, de financer des retraites par capitalisation. « Ce n’est pas comme cela qu’on développe la conscience politique. Il aurait été plus efficace de construire des services publics. Mais il aurait fallu augmenter les impôts, et donc affronter la bourgeoisie. Une voie incompatible avec la stratégie de conciliation adoptée par Lula, puis par Dilma… »
Dans un contexte de ralentissement économique, la voie du compromis conduit à l’impasse. Aucun des gouvernements progressistes latino-américains n’est parvenu à transformer sa structure productive (lire « Une dépendance aux matières premières jamais résolue ») : dépendants de leurs exportations de matières premières, ils se retrouvent livrés à la tourmente internationale. Pas davantage de succès dans le domaine fiscal. Lorsque la rente s’effondre, que l’économie stagne (ou recule), les sommes disponibles pour la redistribution fondent comme neige au soleil. Il n’est plus possible de soulager les plus faibles sans déranger les puissants. Or, pour affronter les intérêts des seconds, mieux vaut pouvoir compter sur la mobilisation des premiers. Après une période d’éloignement, les dirigeants progressistes parviendront-ils à refaire corps avec les mouvements sociaux ? Et ceux-ci réussiront-ils à faire renaître l’espoir ?

Niciun comentariu: