Avec le temps va tout s’en va / On oublie le visage et l’on oublie la voix…Giovanni Guidi - Léo Ferré

Léo Ferré’s “Avec le temps” is one of the most exquisite sad songs ever written (Avec le temps va tout s’en va / On oublie le visage et l’on oublie la voix…). Giovanni Guidi is a lyric poet of the piano. The combination of the two, assembled for the title track of Guidi’s new album, is a natural. The pianist’s touch is at its most effecting on a piece like this, with never a note wasted as he searches for the song’s essence. But it’s not just him and Ferré. It’s Thomas Morgan, the double bassist who combines Gary Peacock’s ardent fluidity with Charlie Haden’s deep soul, suffused with a pensive quality that is all his own. It’s also João Lobo, who adds a dimension that makes this group something more than a conventional piano trio, his discreet splashes, scrapes and sussurations disrupting the perfection in a subtle and highly creative way.

It’s a seductive start, but the album has much more to offer. On the second track, guests appear. The first is the guitarist Roberto Cecchetto, whose opening duet with Morgan on the modal “15th of August” reminds me of Gabor Szabo and Al Stinson in that great Chico Hamilton group of the early ’60s. The comparison extends to the other guest, Francesco Bearzatti, who turns up later in the same piece, playing tenor saxophone with some of the contemplative quality of the mature Charles Lloyd, like a Coltrane who finally found that inner peace. Lobo’s playing behind Morgan’s thrumming figures on the closing section of this is so stunning that you just don’t want it to stop.

Gradually the album travels further out, very interestingly so as Bearzatti’s Aylerish squalls on “Postludium and a Kiss” add another disruptive element to roil the prevailing balladry before, in a thrilling process, the other musicians rise to match his energy. “No Taxi”, by the trio, turns in another direction, towards a meeting of Thelonious Monk’s angles and Lennie Tristano’s seamless flow, with Bearzatti playing the Charlie Rouse/Warne Marsh role. “Caino” is a pre-dawn tone poem, with fine shading from Cecchetto’s guitar, and “Johnny the Liar” feels like a continuation of the same dream-state. “Ti Stimo”, a Guidi favourite, has a lovely rustic simplicity that Bill Frisell would enjoy, and “Tomasz” — a dedication to the late trumpeter Tomasz Stanko — finds the trio summoning the ravishing beauty heard on their previous albums, City of Broken Dreams and This Is The Day, both released, like this new one, on ECM.

As far as I know, Guidi, Morgan and Lobo have played together in London only twice, both times at the Rosenfeld Porcini art gallery. Someone should bring them back as soon as possible. This is one of the finest groups in contemporary jazz, and Avec le temps is not to be missed.

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

On oublie le visage et l'on oublie la voix

Le cœur quand ça bat plus

C'est pas la peine d'aller chercher plus loin

Faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie

L'autre qu'on devinait au détour d'un regard

Entre les mots, entre les lignes et sous le fard

D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit

Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

Même les plus chouettes souvenirs ça t'as une de ces gueules

À la Galerie j'farfouille dans les rayons d'la mort

Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

L'autre à qui l'on croyait pour un rhume pour un rien

L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux

Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous

Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens

Avec le temps va tout va bien

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

On oublie les passions et l'on oublie les voix

Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens

Ne rentre pas trop tard surtout ne prend pas froid

Avec le temps

Avec le temps va tout s'en va

Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu

Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard

Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard

Et l'on se sent floué par les années perdues

Alors vraiment

Avec le temps on n'aime plus